Clôture des travaux du Groupe des Parlements des Iles du Pacifique (GPIP) et adoption de la Déclaration de Ngibtal

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Clôture des travaux du Groupe des Parlements des Iles du Pacifique (GPIP) et adoption de la Déclaration de Ngibtal

La 4ème Conférence du GPIP s'est achevée ce vendredi 16 août 2024 à Koror, Palaos, après une journée dédiée à l'examen des thématiques de la lutte contre la violence basée sur le genre (VBG) et de la menace du trafic de drogues illicites dans le Pacifique.

Avant le début des travaux, les participants ont visité le Centre national de surveillance de la ZEE et des opérations d’urgence des Palaos où les élus ont pu se familiariser avec la législation maritime palauane et les enjeux juridiques et pratiques liés à la gestion des espaces marins.

Lors de la première session consacrée à la lutte contre la violence basée sur le genre (GVB) dans le Pacifique, Mme J. Uduch Sengebau Senior, vice-présidente et ministre de la Justice de la République des Palaos, a présenté aux parlementaires la stratégie du Pays contre la VBG. Mme Mereseini Rakuita, responsable stratégique principal pour les femmes du Pacifique à la CPS est ensuite intervenue pour donner un aperçu de la crise actuelle dans la région. Les discussions ont également porté sur la manière d’intégrer l’égalité des genres dans l'élaboration des budgets au sein des processus législatifs, avec des exemples concrets de la société civile du Vanuatu, présentés par Mme Tatavola L. Matas, coordinatrice du centre des femmes de Vanuatu. Cette séquence a mis en lumière l'importance de l'action législative pour prévenir et combattre la violence basée sur le genre, tout en renforçant le soutien aux victimes. Lors de son intervention, Mme Tepuaraurii TERIITAHI a souligné que, malgré la parité respectée à l’assemblée de la Polynésie française, les violences contre les femmes restent malheureusement présentes dans la société polynésienne. Elle a également rappelé l'engagement des nombreuses associations qui luttent activement contre ces phénomènes. En tant que seule femme élue présente à la table, elle a appelé ses homologues à soutenir et encourager l’émancipation des femmes ainsi que leur inclusion dans tous les domaines de la société au sein de leurs pays respectifs.

La seconde partie de la matinée était consacrée à la menace omniprésente du trafic de drogues illicites dans le Pacifique. Les parlementaires ont examiné la situation actuelle du trafic de drogues dans la région, à travers une intervention du professeur associé Jose Sousa-Santos de l'Université de Canterbury. M. Collie Brown, conseiller régional pour la lutte contre le crime organisé transnational à l'UNODC, a abordé les cadres réglementaires et la coopération régionale nécessaires pour combattre efficacement cette menace. Enfin, Mme Kalesi Volatabu, directrice de drugs dree Fiji, a présenté des initiatives de la société civile qui renforcent l'action juridique et soutiennent les communautés touchées par ce fléau.

L'après-midi a été marquée par une session ouverte durant laquelle les membres du GPIP ont pu soulever des questions d'intérêt particulier. Dans ce cadre, M. Antony GEROS est intervenu pour dénoncer la récente loi française du 25 juillet 2024, qui impose la déclaration des relations d’influence avec des puissances étrangères, comme une entrave au processus de décolonisation onusien en Polynésie. Il a ainsi appelé à inclure dans la déclaration finale une mention pour dénoncer ces méthodes d'intimidation des institutions françaises à notre égard. M. GEROS a également exprimé sa consternation face à l’aggravation de la situation en Kanaki, avec un 11ème décès causé par un gendarme français entraînant des représailles locales. Tout en condamnant la violence, il a soutenu la cause Kanak. Il a également salué l’acceptation, par la puissance administrante, de la présence de la troïka représentant le Forum des Îles du Pacifique à titre de médiation, et a encouragé les belligérants à retrouver le chemin du dialogue.

La journée s'est conclue par l'adoption de la Déclaration de Ngibtal qui met l’accent sur la nécessité d’une approche de sécurité humaine centrée sur les populations pour faire face aux défis complexes tels que le changement climatique, la cybersécurité, la violence basée sur le genre, et le trafic de drogues. Elle appelle à renforcer la coopération régionale, à protéger les valeurs culturelles, et à promouvoir des politiques inclusives et durables pour garantir la stabilité et le bien-être des îles du Pacifique. Pour renforcer le GPIP, la Déclaration a acté la constitution d’un groupe de travail composé de cinq membres (Polynésie française, Tonga, Palau, Fidji et Iles Salomon) chargés d’analyser les options de structuration institutionnelle du GPIP proposées par le Secrétariat permanent. Il s’est ensuite donné pour objectif de consulter tous les membres du GPIP et de leur rendre compte du travail accompli avant la fin 2024. L’option retenue pour la nouvelle structure du GPIP sera formalisée lors de sa prochaine conférence qui se tiendra à Fidji en août 2025.

 

Déclaration de Ngibtal

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