Suite des travaux de la 4ème Conférence du Groupe des Parlements des Îles du Pacifique (GPIP)

Consulté 1446 fois
Suite des travaux de la 4ème Conférence du  Groupe des Parlements des Îles du Pacifique (GPIP)

Les travaux de la 4ème Conférence du GPIP se sont poursuivis ce jeudi 15 août 2024 à Koror, Palaos. La journée a été consacrée aux discussions portant sur deux sujets particulièrement importants pour la région du Pacifique : la sécurité alimentaire et la cybersécurité.

Au cours de la première session, dédiée à la sécurité alimentaire, les parlementaires ont abordé les défis et les opportunités en matière de sécurité alimentaire dans la région, en se concentrant sur les pressions internes et externes qui affectent les systèmes alimentaires. Ils ont ensuite discuté des orientations politiques pour développer des systèmes alimentaires plus solides et plus résilients. Des initiatives telles que "La voie palauane", qui promeut des projets pilotes pour améliorer la production alimentaire locale et la nutrition, ont également été présentées comme des exemples de résilience. A ce titre, le docteur Christopher Kitalong a informé les membres présents, avoir développé un programme de culture de Taro résistant à l’eau saumâtre. Les intervenants ont par ailleurs souligné l’importance du recours au savoir traditionnel et aux échanges internationaux dans ce domaine pour renforcer la sécurité alimentaire à travers la collaboration régionale. Dans le cadre du partage des bonnes pratiques, Mme Tepuaraurii TERIITAHI a présenté le programme « cooking class » initié par le Syndicat pour la promotion des commmunes en Polynésie française, qui enseigne aux chefs de nos établissements scolaires comment valoriser les produits locaux dans la confection des repas des enfants scolarisés. Cette initiative a été rendu possible grâce à un texte adopté par l’Assemblée du Pays pour encourager et promouvoir le recours à l’utilisation des produits locaux dans les communes polynésiennes. Elle a également partagé la volonté de l’Assemblée de Polynésie de favoriser l’utilisation des produits locaux à travers une loi de pays votée en 2022. Enfin, les membres du GPIP ont reconnu que les solutions préventives proposées par les intervenants sensibilisés à la problématique du dérèglement nutritionnel, ne produiront leurs effets que dans deux ou trois générations et pour autant que les premières mesures de nos assemblées respectives soient prises dès maintenant.

La seconde session de la journée était consacrée à la cybersécurité, un sujet de plus en plus préoccupant pour les îles du Pacifique. Les présentations ont porté sur les défis que représente le monde numérique, avec un accent particulier sur les menaces qui affectent les infrastructures critiques et les moyens de subsistance des populations. Des experts de la région en cybersécurité, tels que Watisoni Kaumaitotoya et Anne Dunn, ont partagé leurs perspectives sur la sécurité en ligne et le rôle des organismes de réglementation, en prenant le cas de Fidji comme exemple. Les élus ont également pris connaissance des opportunités de coopération régionale pour renforcer les capacités en cybersécurité et protéger les communautés insulaires contre les menaces numériques. A la suite des présentations, les délégations ont longuement échangé sur les mesures mis en œuvre dans leurs pays respectifs pour lutter contre la cybercriminalité. M. Antony GEROS a partagé sa réflexion en définissant les trois niveaux de risques susceptibles d’impacter la Polynésie et en évoquant les moyens de lutte contre la cybercriminalité et la cybersécurité à l’aune de l’ère de l’intelligence artificielle. Dans sa présentation, il définit ainsi le premier niveau de protection comme celui concernant l’individu, lui-même dans son usage quotidien de l’outil numérique, le deuxième niveau de protection comme celui concernant la sécurité des flux financiers interétatiques largement encadrée par les règles prudentielles européennes en milieu bancaire, et enfin, le troisième niveau de protection comme celui concernant les systèmes de protection des données stratégiques des États souverains, plus susceptibles d’être attaqués que les petits États insulaires. 

Cette deuxième journée de la conférence a ainsi permis aux parlementaires de mieux appréhender les réponses possibles aux défis que représentent la sécurité alimentaire et la cybersécurité dans le Pacifique.

 

15 PHOTOS