Conférence des Tuamotu Gambier

Consulté 1267 fois
Conférence des Tuamotu Gambier

Marcel Tuihani : « Faire des communes un véritable levier du développement »

Le président de l’assemblée, Marcel Tuihani, participait ce mercredi à l’ouverture de la conférence biannuelle du Syndicat intercommunal à vocation multiple des Tuamotu Gambier, le SIVMGT, présidé par Ernest Igino TEAGAI. Ce syndicat regroupe l’ensemble des communes de cet archipel, le plus vaste de Polynésie française. Pas moins de 120 personnes, dont 102 maires, adjoints et élus municipaux étaient présents pour l'occasion dans l’amphithéâtre du lycée hôtelier qui accueille pour trois jours la rencontre. Au cours des sept ateliers qui vont rythmer les travaux, les élus vont discuter avec des membres du gouvernement et des représentants de l’Etat autour des problématiques qu’ils partagent dans les domaines économiques et financiers, de gestion de l’environnement, de la sécurité ou encore de la prévention face aux risques cycloniques.

Redéfinir le rôle et les moyens des communes

Invité à s’exprimer en ouverture du colloque, Marcel Tuihani a rappelé la pression qui s’exerce sur les communes qui sont appelées à tenir une place de plus en plus importante dans la vie économique et sociale du Pays. Soulignant le rôle essentiel du maire, surtout dans les petites communautés éloignées et isolées des archipels, il a souhaité que les moyens soient mieux adaptés aux enjeux : « C’est pourquoi, je plaide pour que les communes voient leurs rôles précisés et leurs moyens être à la hauteur de leurs besoins et des réponses effectives qu’elles doivent apporter à leurs populations, en terme de police et de sécurité, d’accès à l’eau potable, à l’électricité, au traitement des déchets, mais aussi de santé et d’éducation, de cantine scolaire, quand ce n’est pas d’emplois et de développement. Une réflexion est en cours sur la fiscalité communale. Mais je sais aussi que cette fiscalité n’est pas nécessairement la réponse la plus adaptée, notamment pour les petites communes qui ne disposent pas d’un tissu économique suffisant pour y prélever une fiscalité substantielle. C’est nécessairement au travers de la solidarité intercommunale que réside la solution et dans une répartition équitable des moyens prélevés au bénéfice de tous. C’est l’esprit du FIP, tel qu’il existe aujourd’hui, et c’est grâce à lui que les petites communes bénéficient de moyens. Mais je suis persuadé que l’on peut faire plus et mieux… », a encore expliqué le président de l’assemblée.

Réduire la fracture citoyenne

Marcel Tuihani a invité les participants à des échanges « productifs et sincères » afin que soient abordés les vrais problèmes et pour que de véritables réponses puissent être apportées aux attentes des populations. Il a également invité les communes et le Pays à redéfinir la manière de construire leur partenariat : « Il convient de redéfinir les synergies avec le Pays, car la commune peut être le relais d’une administration déconcentrée. Elle peut ainsi également mieux répondre aux attentes de ses administrés. Cette proximité peut être bénéfique aux communes qui verraient leur rôle renforcé, et au Pays qui gagnerait en proximité dans les communes les plus isolées. Car il faut bien reconnaître que la déconcentration administrative est restée en panne et qu’elle n’est pas parvenue jusqu’aux îles éloignées. Nous devons réduire cette fracture citoyenne. Bien plus qu’un nouveau statut, c’est donc dans la relation avec les communes que nous pouvons, j’en suis convaincu, repousser encore les limites de notre autonomie en faisant des communes un véritable levier du développement. ».

Pour conclure, Marcel Tuihani a abordé les problématiques liées au réchauffement climatique et à la montée des eaux, pour inviter les responsables à anticiper les risques annoncés pour assurer une meilleure protection des populations.

Photos : Manava TEPA/CGF

4 PHOTOS