Docteur en Histoire, chargé de cours à l’Université de la Polynésie française et professeur au lycée Diadème. Sa thèse portait sur la « colonisation française des E. F. O : délimitation, représentations et spécificités de 1842 à 1914 » soutenue en 2009. Il a ensuite collaboré sur l’ouvrage collectif « Une histoire de Tahiti, des origines à nos jours » et écrit des articles tels que « Tahiti et ses îles (1880-1914). Une micro-société coloniale aux antipodes de la métropole. ». Il a participé au colloque sur la reine Pomare IV en 2017 et celui sur le « législateur polynésien » organisé par Alain Moyrand au sein même de l’Assemblée de Polynésie française.

Présentation de l’exposition « Teraupo'o : héros ou martyr ? »
C'est une exposition dont le titre s'accompagne d'un point d'interrogation car, au final, on connaît mal Teraupo'o. C’est un héros certainement et un martyr peut-être, car il a souffert et est mort pour défendre sa cause. Considéré par certains comme l'ancêtre de la lutte contre la colonisation française, nous avons voulu rappeler les précédents des Marquises, de Huahine et de Tahiti avec ce qu’on appelle “la guerre franco-tahitienne”. On ne sait rien de lui à part ses combats vécus et connus au miroir de ses adversaires. Nous avons voulu dans cette exposition, à défaut d’approcher l’homme grâce à de nouvelles sources, expliquer son époque et, par l’iconographie en illustrer le foisonnement.

Albert Tama Guilloux-Chevalier, né à Makatea le 29 janvier 1947, est un retraité au parcours varié. Ancien technicien météo (1966-1970) et agent itinérant à la SOCREDO (1971-1974), il a ensuite œuvré comme adjoint aux archives territoriales (1974-1978) avant de se consacrer au développement rural aux Îles Sous-le-Vent (1979-2009). Il fut maire de Tumaraa (1995-2001) et président du syndicat des communes Tahaa-Raiatea. Passionné de musique, il a dirigé l'orchestre Miri Miri et a été actif en syndicalisme et football, représentant Tahiti dans les années 1970. Un acteur engagé et polyvalent de la vie polynésienne.

Conférence : Teraupo’o et la guerre des ISLV (1888 – 1898)
La guerre de Raiatea et Tahaa (1887-1897) reflète la lutte des chefs locaux, notamment Teraupo’o, contre l'annexion française. Initialement indépendantes, les îles ont vu l'imposition d'un protectorat. Ce dernier a été contesté par des figures comme Teraupo’o, refusant la perte de souveraineté. Malgré des bombardements, des négociations et des répressions militaires intenses, les résistants ont tenu tête jusqu'à leur déportation en 1897. Cette période illustre la résistance locale face à la colonisation française, marquée par des conflits armés et des exils forcés.