Élection du Président du Pays : discours de M. Gaston Tong Sang

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Élection du Président du Pays : discours de M. Gaston Tong Sang
Mesdames les Représentants

Messieurs les Représentants,

Permettez-moi d'abord d'adresser mes fraternelles salutations à tous les Polynésiens qui, le 23 mai 2004 ou le 13 févier 2005, nous ont confié la responsabilité de les représenter.

Ils n'ont pas tous la même vision de notre avenir commun, ce qui est parfaitement normal et sain dans un pays démocratique. Mais ces deux campanes électorales, surtout la dernière, ont dangereusement aggravé nos divisions ? Pour notre Pays, pour nos enfants et, tout simplement, pour la paix de notre vie quotidienne, il est nécessaire de rechercher très vite l'apaisement et la réconciliation.
Comprenez-moi bien : je ne prétends pas mettre fin au débat politique. Il est nécessaire. L'affrontement des idées et des projets doit se poursuivre. Je n'ai pas l'intention de dissimuler mes convictions ou de transiger sur les grandes orientations du Tahoeraa Huiraatira dans le domaine institutionnel, économique ou social. La réconciliation que notre population attend ne passe pas par la compromission, l'hypocrisie ou la trahison. La réconciliation exige au contraire la fidélité aux engagements, la clarté des idées et la fermeté des convictions. Mais elle exige aussi l'acceptation et le respect des autres, de tous les autres. Aucun de nous ici ne peut prétendre avoir été élu par tout le peuple. Mais ceux qui auront la responsabilité de gouverner doivent être prêts à travailler dans l'intérêt de tous, y compris ceux qui ont voté pour leurs adversaires.

C'est dans cet esprit que j'ai accepté d'être candidat aux fonctions de Président de la Polynésie française. Je m'abstiendrai donc de tout dénigrement de mon concurrent auquel j'adresse mes salutations et encouragements les plus sincères. Aussi, mon intervention sera exclusivement réservée à la présentation de mon programme.

Puisque la réconciliation est, de l'avis de tous, la priorité la plus urgente, il va de soi que je renouvelle ici la proposition que le Président du Huiraatira, M. Gaston Flosse, a adressé officiellement le 17 février à M. Temaru, Mme Bouteau et M. Schylle. J'honorerai cet engagement et formerai un gouvernement d'union avec ceux qui accepteront de travailler avec nous dans l'intérêt général.

Il va de soi qu'une telle ouverture n'est possible et durable que dans le cadre d'un accord clair et transparent, à déterminer en étroite concertation avec les chefs de file des partis concernés, sur les grandes orientations de la politique que nous devrons conduire durant la mandature.

Je dois donc vous préciser, sans détails inutiles mais sans aucune ambiguïté, les points essentiels du programme sur lequel je souhaite rassembler une majorité d'élus et de Polynésiens. Ce programme s'inscrit dans la continuité de l'action que nous avons conduite de 1984 à 1987 puis de 1991 à 2004. Je ne prétends pas que nous n'avons jamais commis d'erreur, mais je suis fier de ce que nous avons accompli pendant toutes ces années. Le Président de notre Mouvement, Monsieur Flosse, a rappelé devant vous, le 17 février, nos réalisations les plus marquantes. Je n'y reviendrai donc pas. Mais je saisis cette occasion pour rendre hommage à son action. Il a été le guide visionnaire, l'initiateur, le maître d'œuvre et l'aiguillon infatigable de la modernisation de notre Pays. Et je lui suis profondément reconnaissant de m'avoir constamment permis de participer à cette tâche exigeante mais passionnante.

La fidélité aux engagements du Tahoeraa passe évidemment par la clarté et la fermeté du choix institutionnel. Nous voulons que la Polynésie reste un pays autonome qui se gouverne librement et démocratiquement au sein de la République français. Nous avons la conviction que ce choix est celui d'une large majorité des Polynésiens. Le statut défini par la loi organique de février 2004 correspond aux besoins de notre Pays. Nous n'envisageons pas de demander, dans le courant de la mandature, le transfert de nouvelles compétences. La priorité est bien utiliser celles que nous avons déjà acquises. S'il y a dans la loi actuelle des lacunes ou des imprécisions, elles pourront être corrigées, mais sans précipitation, au terme d'une réflexion approfondie et d'une large concertation.

Le sujet de débat le plus urgent est sans doute le mode de scrutin, très contesté par de nombreux élus et plus encore par la population. Momentanément suspendues, les discussions ouvertes à Paris en novembre dernier sous l'égide de la ministre de l'Outre-Mer, Brigitte Girardin, auront permis d'acter un accord sur le principe du renouvellement général de l'assemblée de la Polynésie française et la nécessité de 'adoption d'une loi organique. J'invite en conséquence l'ensemble des formations politiques de notre pays, qu'elles soient ou non représentées au sein de notre hémicycle, à une reprise de nos échanges. Aujourd'hui plus que jamais, il est indispensable que nous parvenions à la conclusion d'un accord final, dans le calme, en se donnant le temps nécessaire à la réflexion, dans le cadre d'un débat serein faisant place au plus large des consensus.

Vous le savez, le programme du Tahoeraa Huiraatira donne la priorité au renforcement de la solidarité sociale. Je respecterai cet engagement et nous poursuivrons la politique sociale conduite depuis le mois d'octobre.

La construction de 1.300 logements par an reste notre objectif. Pour l'emploi, et particulièrement l'emploi des jeunes, les dispositifs temporaires d'emplois aidés tels que les DIJ et les CIG ont leur utilité et même leur nécessité. Mais c'est un palliatif, ce n'est pas un but. L'objectif c'est la création d'empois durables et c'est sur cet objectif que nous concentrerons nos ressources.

Car la finalité de la politique sociale est de permettre à ceux qui en bénéficient aujourd'hui de pouvoir s'en passer demain. La gratuité doit rester ponctuelle et limitée, elle ne sera jamais une solution globale et durable. L'aide reçue de la collectivité doit permettre à ceux qui la reçoivent de devenir autonomes. C'est toute la différence entre l'artisanat et la solidarité.

La solidarité sociale exige une économie solide et dynamique. Notre programme de développement a fait ses preuves depuis 1991

Nous continuerons ce travail. Notre économie doit être forte. Sa croissance doit être suffisante pour répondre à l'augmentation de notre démographie et permettre l'amélioration du niveau de vie de toute la population. Mais nous devons surtout rechercher une croissance durable. Cela exige une diversification de nos ressources, déjà amorcée depuis 2001 avec la relance de la vanille, de la perle et surtout le triplement de la flotte de pêche. Mais pour être durable notre développement doit aussi être respectueux de notre environnement et de notre culture et miser sur la qualité de nos productions et de nos prestations.

Le respect de l'environnement est une formule facile qui fait l'unanimité. En érigeant le Droit à un environnement sain et équilibré au même niveau que les Droits de l'Homme et les droits sociaux, l'approbation, le 28 février 2005, par le Congrès réuni à Versailles, du projet de loi constitutionnelle relatif à la Charte de l'Environnement, constitue une étape historique pour la prise en comte de l'écologie et du développement durable. Je tiens, à cet égard, à rendre publiquement l'hommage solennel qu'appelle l'implication personnelle de notre Président de la République, Jacques CHIRAC, dans l'adoption de ce dispositif, courageux et généreux. Concrètement, c'est une exigence très contraignante. Imposer à l'économie le respect de l'environnement signifie des retards et des coûts supplémentaires dans la réalisation de nombreux projets publics ou privés. Je suis décidé à accepter ces contraintes. C'est nécessaire pour notre avenir. Nous devons aussi préserver la ruralité, l'agriculture familiale d'autosuffisance. La zone urbaine de Tahiti est un fait irréversible mais elle doit rester une exception. Le maintien de la ruralité préserve notre environnement et nos modes de vie traditionnels.

L'économie ne doit pas être totalement déconnectée de notre culture. La modernisation n'implique pas le reniement de ce que nous sommes, de ce que nous aimons.

La modernisation est un défi permanent à notre culture, à notre langue, à notre identité. Nous devons relever ce défi. C'est possible. Il faut en faire une priorité. Nous devons avoir une vraie politique de valorisation du patrimoine culturel, mais cela ne suffit pas. Si notre culture se fige sur la préservation de son passé, elle ne résistera pas à la modernisation de la société. Il faut faciliter et encourager la création culturelle en aménageant des espaces d'expression et en finançant des productions.

La défense de notre langue est également un objectif qui fait l'unanimité. Mais je crois que nous avons fait fausse route en nous obstinant à débattre du caractère officiel ou non du reo maohi. Ce n'est pas ce qui compte. L'usage de notre langue est reconnu et admis par tous les Polynésiens, même ceux qui ne la pratiquent pas. Le vrai problème c'est notre incapacité à donner à nos enfants la maîtrise des deux langues qui leur sont nécessaires : le Français et le reo maohi. Les familles portent une grande responsabilité dans l'abandon progressif du reo maohi dans la vie quotidienne. Mai l'école n'a pas non plus joué pleinement son rôle. Il est vrai que, pendant longtemps, nous manquions de professeurs qualifiés. Mais ce n'est plus le cas aujourd'hui. L'université forme de nombreux étudiants en langues polynésiennes et je ne doute pas que la nouvelle présidente de l'université, Louise Peltzer, s'attachera à renforcer encore notre potentiel dans ce domaine. Je me réjouis bien sincèrement qu'une polynésienne ait pu accéder à ces hautes fonctions et lui adresse mes plus vifs encouragements.

La maîtrise des deux langues est évidemment une priorité mais ce n'est pas le seul objectif que nous devons fixer à notre système éducatif. Il est absurde de parler d'échec massif et de nier les progrès considérables accomplis depuis que l'autonomie nous a donné la responsabilité de l'éducation. Mais il y a encore trop de jeunes Polynésiens qui n'arrivent pas à s'intégrer dans ce système qui n'a pas été conçu pour eux. Peut-être n'avons-nous pas su adapter suffisamment le système éducatif français à nos besoins et à nos spécificités. Je ne prétends pas détenir la solution toute prête.

Mais j'ai l'intention de réactualiser la charte de l'éducation en reprenant une démarche de réflexion et de consultation de toute notre société sur la réforme de notre système éducatif.

Pour les grands travaux, nous avons beaucoup de chantiers importants en cours de réalisation, comme l'hôpital, le front de mer ou Faratea. Ces chantiers seront poursuivis et il n'y aura aucune interruption des marchés publics. Mais l'ouverture de nouveaux grands chantiers ne se fera que pour des équipements publics souhaités par la population. Elle s'accompagnera d'une politique rigoureuse d'entretien de nos infrastructures.

Pour mener à bien notre politique économique et sociale et plus encore, pour l'éducation de nos enfants, nous avons besoin du concours de l'Etat. Quelle que soit l'orientation politique des gouvernements qui se succèdent à Paris et à Papeete, l'Etat reste pour la Polynésie un partenaire indispensable que nous devons traiter avec confiance et loyauté. Je me suis toujours comporté ainsi en tant que maire et président du S.P.C. Je me comporterai de même comme Président de la Polynésie française.

Si je reprends totalement à mon compte l'ensemble du programme et tous les engagements du Tahoeraa Huiraatira, il va de soi que j'ai des projets qui me tiennent particulièrement à cœur et une certaine conception de la façon dont j'exercerai mes fonctions.

Le mode de gouvernance a tenu une grande place dans le débat électoral, une place excessive peut-être. Car il me paraît un peu prétentieux pour un dirigeant politique de croire que son caractère et sa façon personnelle de se comporter suffisent à répondre aux besoins de la population. Ce débat doit être ramené à sa juste place mais il est légitime et je ne m'y déroberai pas.

La transparence, la concertation, la patience et la disponibilité seront mes règles de conduite. Je ne prendrai personnellement en charge aucun portefeuille ministériel. L'action du gouvernement sera conduite par les Ministres. Ils disposeront de larges délégations de pouvoir et je les laisserai exercer leurs responsabilités en assumant les miennes qui seront de veiller aux grandes orientations et au respect de nos engagements.

J'inviterai les Ministres à s'appuyer largement sur l'administration. Le gouvernement doit avoir confiance dons son administration et respecter sa neutralité politique. La gestion des personnels doit être transparente et l'avancement exclusivement lié au mérite. Mon expérience m'a abondamment montré qu'un Ministre efficace est toujours un Ministre qui sait faire confiance à ses services, leur déléguer de vraies responsabilités, les associer à la réflexion et aux prises de décision. Je souhaite également améliorer les conditions matérielles de travail de notre administration. Certains services sont très bien dotés mai d'autres disposent peut-être encore de locaux vétustes et d'équipements insuffisants. Cet effort en faveur de l'administration accompagnera et favorisera la démarche déjà entreprise de modernisation de nos services publics. Beaucoup de progrès ont déjà été réalisés, mais il reste encore beaucoup à faire pour déconcentrer l'administration et la plus accessible à tous.

Mon gouvernement respectera son administration, la mettra en valeur et lui donnera les moyens de remplir ses missions. Mais il veillera également à la contenir dans les limites du service public. Sauf en cas de force majeure, notamment pour porter secours aux victimes de calamités naturelles, les services et établissements publics ne doivent pas faire concurrence aux entreprises privées.

Enfin mes relations avec notre Assemblée, quel que soit le nom et l'appartenance politique de celle ou de celui qui la présidera, seront constamment empreintes de courtoisie et de tolérance.

Je m'efforcerai d'établir des relations de confiance entre toutes nos institutions mais aussi entre la classe politique et la société civile. Je respecterai la laïcité de notre vie publique sans ignorer le rôle fondamental des églises dans l'équilibre de notre société.

Parmi les chantiers qui me paraissent les plus urgents, vous ne vous étonnerez pas que je cite le développement des archipels et les relations avec les communes.

Je ne suis pas le premier candidat originaire des îles. Francis Sanford était originaire des Gambier et Gaston Flosse y est né. Pour ma part, je ne suis pas seulement né aux îles Sous-le-Vent. J'y ai vécu et construit ma vie politique. Je pense que le Tahoeraa Huiraatira, en me désignant, a voulu souligner l'importance des archipels, non seulement dans son groupe à l'Assemblée, mais aussi pour l'avenir de notre Pays.

La concentration de la population et des centres de décision à Tahiti fait paraître nos îles bien négligeables. Le scrutin du 23 mai et, plus encore celui 13 février, ont accentué cette impression. La population des archipels a le sentiment que le sort de la Polynésie est déterminé uniquement par les îles du Vent avec une certaine indifférence pour ce que nous pouvons penser, vouloir ou ressentir.

Nous aimons Tahiti, Papeete notre capitale, nous sommes fiers de son développement, es progrès constants de ses équipements publics. Mais faut-il vous rappeler d'où viennent les ressources économiques de notre Pays ?

Combien aurions-nous de touristes sans nos îles ?

Combien produirions-nous de perles sans les Tuamotu-Gambier et les Iles-Sous-Le-Vent ?

Que serait l'artisanat sans les Marquises ?

Combien de tonnes de vanille sans les Iles-Sous-Le-Vent, de coprah sans les Tuamotu, de nono sans les Marquises ?

Pêcherons-nous 30.000 tonnes de poissons dans les eaux de Tahiti et Moorea ?

On présente souvent nos archipels comme des zones sous développées qu'il faut assister. Mais quand on regarde la réalité de notre économie, on peut se demander qui assiste qui. Pourtant, c'est vrai, la population des archipels ne bénéficie pas toujours suffisamment des richesses qu'elle produit.
Je crois qu'il y a un accord général pour rechercher une meilleure mise en valeur des ressources de chaque archipel, au profit de leurs populations. Cela ne peut pas être décidé et organisé uniquement depuis Tahiti. Il faut impliquer dans cette démarche tous les élus des archipels, sans distinction politique. C'est ce que nous avons fait au mois de novembre en réunissant, à l'initiative de notre Ministre du développement des archipels, la première conférence des élus des archipels. Cette démarche sera naturellement poursuivie.

Le second chantier qui me tient à cœur, c'est le développement des communes. Mon mandat de Maire de Bora-Bora, mais aussi mes fonctions à la tête du Syndicat pour la Promotion des Communies m'ont conduit à beaucoup travailler sur le sujet et surtout à écouter et comprendre les besoins de la grande majorité des Maires de notre Pays.

Nous le savons tous, la commune est aujourd'hui devenue un rouage essentiel de notre organisation administrative, de notre vie sociale, économique et politique, un élément de proximité auquel chacun d'entre nous est très attaché.

En ce sens, l'institution communale a acquis dans notre conscience collective ses lettres de noblesse.
Elle est devenue un partenaire à part entière des actions propres de l'Etat ou du Pays, trouvant même dorénavant sa place au sein de notre statut d'autonomie.

C'est ainsi que plusieurs dispositions de cette loi évoquent les communes, notamment :

En instaurant la possibilité d'un concours du Pays pour l'exercice de leurs compétences ;
En complétant, dans des domaines très importants de la vie de nos concitoyens, la liste de leurs compétences, jusqu'à leur offrir, sous réserve du transfert des moyens, la possibilité d'intervenir dans des domaines relevant des compétences propres du Pays ;
En Traitant enfin de la question des relations de partenariat ou d'appui technique, humain ou financier ouvertes entre les communes et le Pays, dont celle intéressant le fonctionnement du fonds intercommunal de péréquation.

Toutes ces dispositions sont importantes, elles doivent donc trouver à s'appliquer dans les meilleurs délais, tant dans l'intérêt même des communes que du Pays, qui trouvera là un relais ou un complément à son intervention. Je m'engage donc à faire clairement de cette question l'une de mes priorités d'action, dans un esprit que je veux très constructif et de large concertation, à l'image de ce que nous avons initié récemment avec la première "Conférence des élus de la Polynésie française".

Je souhaite également vous proposer très rapidement une loi du Pays pour étendre aux communes notre code des marchés publics.

Les relations entre les communes et la Polynésie française ont aussi un aspect financier vital pour toutes les communes.

Outre le FIP qui prélève au profit des communes 15 % des recettes fiscales du Pays, la Délégation au Développement des Communes permet le financement de projets précis. Les critères d'attribution de ces subventions ont fait l'objet de critiques et de contestation. Beaucoup de Maires ont souhaité que le montant du FIP soit relevé.

Le Tahoeraa Huiraatira avait amorcé des négociations avec l'Etat pour que le FIP soit relevé par un effort conjoint du Pays et de l'Etat. Nous poursuivrons ces négociations et relèverons le FIP dès 2006 par une augmentation du taux actuel de 15% de nos recettes fiscales, dont le produit sera réservé à des opérations d'investissement.

Avant la fin de la mandature mon objectif est de donner aux communes une véritable autonomie. Outre l'augmentation du F.I.P, j'envisage, en accord avec la nouvelle loi statutaire, de garantir la mise en place d'une fiscalité communale, permettant à nos municipalités d'assumer pleinement les missions de service public qui leur échoient.

Naturellement, dans ce domaine comme dans tous les autres, ma volonté de réforme s'accompagnera d'un souci permanent de transparence et de concertation. Tous les maires seront associés à la préparation des mesures que j'envisage.

Mesdames et Messiers les Représentants, je suis conscient de l'importance des responsabilités que je sollicite. Je suis prêt à les assumer dans le respect des engagements pris, dans un esprit de tolérance et d'ouverture.

Quel que soit votre choix, je le respecterai. Si le Tahoeraa Huiraatira doit retourner dans l'opposition, il le fera. Il respectera le Président que vous aurez élu et le Gouvernement qu'il formera.

Nous jouerons, dans le respect de la loi, sans agressivité mais sans compromission, notre rôle de parti d'opposition, rôle indispensable à l'équilibre de toute démocratie.

Quel que soit le résultat du vote ce matin , j'appelle tous les élus et tous les électeurs autonomistes à construire, ensemble, sans préjugés, sans querelles de personnes, un vaste rassemblement des forces autonomistes afin que notre Pays puisse être gouverné comme le souhaite la grande majorité de la population.

Nous devons nous rassembler pour que vive la Polynésie française.