La délégation de l’Assemblée de la Polynésie française poursuit ses travaux lors de la 5ᵉ conférence du GPIP à Fidji

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La délégation de l’Assemblée de la Polynésie française poursuit ses travaux lors de la 5ᵉ conférence du GPIP à Fidji

La délégation de l’Assemblée de la Polynésie française, conduite par son Président M. Antony GEROS, a participé ce mercredi 27 août à la deuxième journée des travaux de la 5ᵉ conférence du Groupe des parlements des îles du Pacifique (GPIP), organisée à Natadola, Fidji.

La matinée a été consacrée à une séquence sur les leviers parlementaires pour la résilience et la croissance inclusive dans un contexte de mutations mondiales. Présidée par le Parlement de Tuvalu, cette session a été introduite par l’ambassadeur Kaliopate Tavola, qui a rappelé que le régionalisme pacifique souffrait depuis 54 ans d’un « vide parlementaire », faute d’un mécanisme de suivi législatif. Selon lui, la future Assemblée interparlementaire du Pacifique (AIP) constituera l’outil nécessaire pour combler cette lacune et accompagner la mise en œuvre effective des résolutions régionales.

Dans sa réponse, le Dr Manumatavai Tupou-Roosen, directrice générale de Pacific Islands Forum Fisheries Agency, a souligné que l’AIP devait être « créée par et pour les parlements du Pacifique », afin de garantir une coopération régionale complémentaire à l’action de l’exécutif. Elle a insisté sur quatre principes pour une croissance durable et inclusive : l’investissement et l’innovation, la mise en place de cadres politiques efficaces, la collaboration entre institutions et la mesure des progrès grâce à des indicateurs adaptés au contexte pacifique.

Les interventions des délégations ont mis en exergue l’importance d’élaborer des indicateurs propres à la région, de redéfinir la notion de pauvreté selon une approche « relationnelle » plus conforme aux réalités insulaires, et d’intégrer davantage les universités et centres de recherche du Pacifique dans l’élaboration de politiques publiques fondées sur des données locales. La délégation de l’Assemblée de la Polynésie française est notamment intervenue pour rappeler la nécessité de replacer les peuples du Pacifique au cœur des modèles économiques et de veiller à une meilleure synchronisation entre décisions régionales et application nationale.

En fin de matinée, les travaux se sont poursuivis sur l’intégration régionale et le rôle des parlements dans le renforcement de la résilience commune. Cette session, présidée par le Parlement du Vanuatu, a été introduite par M. Sione Tekiteki (Université de technologie d’Auckland) et suivie d’une intervention de M. Miles Young (Communauté du Pacifique).

Les intervenants ont rappelé que l’intégration pacifique doit s’appuyer sur ses propres dynamiques et non sur des modèles importés. Si l’Union européenne offre une référence, le Pacifique doit inventer une voie originale, fondée sur ses valeurs culturelles, ses réalités institutionnelles et ses défis spécifiques. Les débats ont mis en évidence :

  • la nécessité d’impliquer les autorités coutumières, les femmes et la société civile dans les processus d’intégration ;
  • la reconnaissance que le changement climatique représente aujourd’hui une menace existentielle comparable aux essais nucléaires d’hier ;
  • l’importance de consolider une diplomatie collective du Pacifique afin de peser davantage dans les négociations internationales, notamment sur les financements climatiques et la sécurité des océans.

Dans l’après-midi, les participants ont été accueillis à la station agricole de Nacocolevu, où ils ont pu découvrir des initiatives concrètes de recherche et d’innovation en matière agricole.

Les travaux s’achèveront ce jeudi par les discussions décisives sur l’avenir institutionnel du GPIP et par l’adoption solennelle des statuts de la future Assemblée interparlementaire du Pacifique (AIP).

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